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Galet en suspension sur le lac Baïkal gelé...


Comme un arrêt momentané avant de descendre du train, avant de reprendre le fil de l’eau, le cours de la vie.

Ce temps suspendu, figé dans la glace limpide du Baïkal.

Ce temps suspendu tout court. Force extérieure qui me maintient dans cette apnée ou dans cette inspiration sans expiration. Comment dois-je le prendre ?

Tu as du temps, on me souffle à l’oreille pour parfaire tes projets, pour mettre en place tes idées. La précipitation est impossible, je suis dans la retenue, retenue par une eau cristalline, pure et puissante.

Je fais partie de l’essor, je suis élan, je suis élan de vie, pétrifiée comme par Méduse mais sûre de la débâcle prochaine. La reprise du rythme, le grondement des voix autour, la force du courant, le retour de la douceur, le retour du vent tiède, le frémissement du lac sous la brise.

La beauté du galet figé dans les glaces du Baïkal, c’est l’espoir de vie.

C’est l’espoir dans l’attente, dans la méditation : un regard d’amour à 360 degrés, une onde d’amour en attendant la plongée du galet dans les eaux divines du lac. Et peaufiner ses rondeurs, le rendre tellement lisse qu’il en sera précieux. Tellement lisse qu’il deviendra le lac lui-même.

Limpide.

Magique.

Unique.


(photo Noé De Vos)


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